Plomb : lutter contre le saturnisme infantile

Plomb. Prévenir les expositions professionnelles au plomb - Risques - INRS

La présence du plomb dans la peinture permettait d’améliorer la durée de vie de celle-ci. Malheureusement non sans conséquence sur la santé. 

Utilisé depuis l’Antiquité, le plomb a présenté un intérêt physico-chimique évident dans le bâtiment, l’industrie et l’artisanat. En particulier, sa présence dans la peinture accélère son séchage et maintient plus longtemps les couleurs originelles. C’est pourquoi il a été utilisé pour élaborer des vitraux et par des artistes comme Van Gogh.

Étanche, résistant à la corrosion et facilement malléable pour adopter la forme d’une structure, ce matériau peu coûteux est malheureusement devenu un toxique industriel courant et un polluant présent dans l’environnement. L’oxyde de plomb, dénommé « céruse » ou « blanc de plomb » a été massivement fabriqué, diffusé et utilisé pour blanchir la peinture qui a couvert les murs des villes européennes pendant deux siècles d’urbanisation effrénée.

Le risque d’exposition au plomb est d’autant plus problématique que cet élément est stocké dans l’organisme, avec divers effets sur la santé : rénaux, neurotoxiques, reprotoxiques, retard de croissance, prématurité, etc.

Chaque année, on recense ainsi en France plus de 500 cas de saturnisme chez les enfants, qui peuvent engendrer de graves conséquences irréversibles, notamment sur le développement cognitif et psychomoteur. Cette proportion a extrêmement chuté depuis l’introduction d’un diagnostic immobilier sur le plomb en 1998.

saturnisme
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Diagnostic plomb : comment ça se passe ?

Certes, la problématique du plomb en France dans la construction du bâtiment, et notamment pour la peinture, a été progressivement prise en compte :

  • 1949 : Interdiction de la céruse à tous les professionnels de la peinture en bâtiment,
  • 1988 : Interdiction du sulfate de plomb dans toute préparation pour les travaux professionnels de peinture,
  • 1994 : Interdiction de mise sur le marché des préparations destinées aux travaux de peinture contenant de la céruse ou des sulfates de plomb,
  • 1995 : Interdiction d’utiliser des canalisations en plomb pour les réseaux d’eau potable
  • Mai 2015 : Interdiction des pigments à base de chromate de plomb

Le Constat des Risques d’Exposition au Plomb (CREP), couramment appelé diagnostic Plomb, est aujourd’hui obligatoire, lors de la vente ou de la location d’un logement dans tout immeuble d’habitation (parties communes comprises) construit avant le 1er janvier 1949.

Pour l’établir, le diagnostiqueur :

  • Repère des zones homogènes ou unités de diagnostics,
  • Mesure la concentration en plomb par appareil à fluorescence X ou par prélèvement d’échantillons, suivi d’une analyse en laboratoire,
  • Établis un rapport contenant les résultats relatifs au risque d’exposition au plomb (immédiat ou potentiel).

En cas de présence de plomb à une concentration supérieure au seuil réglementaire dans un revêtement dégradé, le propriétaire a des obligations de travaux palliatifs, permettant de supprimer le risque d’exposition au plomb (les revêtements contenant du plomb restant toutefois en place) ou de travaux définitifs (par exemple : remplacement des éléments dégradés ou décapage des surfaces). Il faut alors faire appel à une entreprise spécialisée qui devra prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter la dispersion de poussières contenant du plomb nuisible pour les occupants de l’immeuble, pour les intervenants et pour le voisinage.

Le Constat des Risques d’Exposition au Plomb – CREP – possède une durée de validité d’un an en cas de vente, de 6 ans en cas de location et est illimité si la concentration de plomb est partout inférieure au seuil réglementaire ou s’il est réalisé dans les parties communes.